* Le Château ne
savait pas que les Sphères de Mandor se trouvaient en son sein. S'il
me parla du Chaosien, c'est tout simplement qu'il mélangeait le Roi
avec lui. Mais ça, je ne le savais pas, ni la raison pour laquelle il
confondait les deux hommes
|
A l'anniversaire de mes 11 ans,
je découvris par hasard - mais l'était-ce vraiment ? - l'étrange endroit,
pendant une partie de cache-cache qui m'avait amenée dans les Jardins
Repliés. Ce fut mon premier contact avec le Château et le début de notre
amitié. Il me raconta son histoire, me parla de Random et de Mandor *,
de ce sentiment d'être épié, sans cesse surveillé… l'occasion aussi de
découvrir ses étranges et terribles gardiens, les RougeSangs. Depuis,
il s'était replié sur lui-même, dans une triste solitude.
Tout
ce qu'il me raconta l'était de manière légèrement altérée, pour toucher
mon cœur, comme moi il n'était encore qu'un enfant un peu menteur… et
il ne désirait que retrouver sa liberté. Il me fournit donc des petits
bourgeons que je pourrais placer discrètement dans le Château, des extensions
qui lui permettraient d'observer tout son petit monde et de grandir.
Cela dura plusieurs années, jusqu'à la mort de Random. A nouveau "libre",
Mandor, qui avait sûrement compris notre petit manège, profita de l'agitation
pour m'attaquer afin que je le conduise sur les lieux. Il récupéra donc
ses Sphères de pouvoir, leur libération redonnant sa puissance au Château.
Ce dernier put ainsi tenter de nouvelles expériences (comme passer la
Marelle !) et se développer. Mais Mandor, à nouveau maître de ses pouvoirs,
n'avait pas dit son dernier mot…
Après mon départ vers les Chaosiens, Mandor eut le champ libre et scella
donc à nouveau le Noyau, le rendant inaccessible : il fit taire (définitivement
?) le Château, éliminant toutes les extensions que j'avais placées. Maître
des Lieux, il contrôlait désormais totalement la configuration de l'endroit
: il put modeler à sa guise de nouvelles pièces et fit de nombreux aménagements,
tels ceux que souhaitait la Reine Lycia.
Quand les Ombres furent recréées, le Château fut étrangement "téléporté"
au centre de celles-ci, à équidistance d'Ambre et des Nouvelles Cours
du Chaos. Mandor continua cependant de s'y terrer et à y "régner", alors
que le lieu était maintenant désert, à quelques exceptions près, comme
sa fille Léa
je suppose.
VISITE GUIDÉE, TOURS ET DÉTOURS :
Si
quelques amateurs d'art et d'architecture avaient la chance de pouvoir
un jour visiter le légendaire Château d'Ambre, ils en auraient à n'en
pas douter pour leur argent. Suivons donc ces hypothétiques heureux élus
et découvrons ce qu'est le vrai Joyau de la Nouvelle Ambre à leurs côtés.
Je serai votre jolie guide si ça vous dit !
Cette description est celle d'une
époque où le Château se trouvait encore en Ambre, pendant le règne de
Lycia. C'est en ces temps plutôt calmes que Mandor le reprit en main et
exécuta les modifications finales que la Reine souhaitait y voir. Parfois,
j'évoquerai les jours qui suivirent, ce sera alors précisé dans le texte.
Le Château fut de toute façon beaucoup plus silencieux une fois parti
au centre du monde…
DE L'EXTÉRIEUR
Le Château est perché à flanc de rocher, au sommet de
l'île volante qui porte Ambre. De l'intérieur de la cité, il suffit de
suivre la grande avenue montante qui la traverse pour y parvenir. Vous
arrivez alors sur un immense parvis aux grands dallages de pierre
claire, sur lequel est représenté le symbole de la Licorne. La vue sur
le majestueux édifice à la symétrie libre mais marquée, est prodigieuse.
Les murs blancs, éclatent en plein soleil et se teintent légèrement d'ocre,
d'orange ou de rosé. Les toits de tuiles vertes et les pointes de flèches
d'or rappellent le Château d'antan. Au-delà de la grande porte et du mur
d'enceinte, le corps principal et ses nombreuses dépendances soutiennent
de multiples tours de différentes hauteurs. L'édifice en impose avec ses
saillies et frises décoratives sculptées en bas reliefs ou hauts reliefs,
ses colonnades élégantes et ses statues magnifiques, ainsi que ses rangées
de fenêtres aux balcons gracieux. Parfois, des pierres de différentes
tailles et teintes rehaussent les murs et embellissent l'ensemble; le
pourtour des fenêtres et des portes particulièrement.
Vous montez ensuite un long escalier encombré par divers badauds, au faible
dénivelé et aux marches spacieuses. Une travée centrale coupe celui-ci.
Sur cette dernière et sur les bords extérieurs surélevés de l'escalier,
plantes et statues forment une haie aérée mais à la solennité marquée.
Faites comme tous ces gens qui se penchent sur les bords et vous pourrez
constater que le Château plonge dans les eaux d'immenses douves qui continuent
jusqu'aux limites pédestres du rocher. C'est vers la gauche de l'édifice,
hors de ces limites et de la vue des habitants sur l'île, que se trouvent
d'ailleurs les ouvertures de l'aéroport royal, inaccessible en conséquence
à tout ce qui ne vole pas !
Puis une fois en haut des escaliers, vous arrivez enfin à l'entrée.
Le mur percé de meurtrières a la forme d'une arche et est encadré de deux
tours de garde en plus d'être surmonté d'une courte tour centrale perchée
en hauteur. Vous passez sous celle-ci et la herse relevée pour entrer
par la "petite" porte, fermement gardée. Elle-même est incrustée dans
l'immense porte à doubles battants marqués du blason d'Ambre (utilisée
uniquement lors d'occasions spéciales). Notez qu'un petit chemin sur la
droite longe pendant quelques mètres le mur d'enceinte et mène à une autre
petite porte réservée, cette fois, au personnel des cuisines, aux serviteurs
pressés et parfois aux messagers.
Une fois de l'autre côté de la grande porte, vous traversez une petite
cour pavée de pierres grises et entrez finalement dans le Château proprement
dit.
REZ
DE CHAUSÉE
Le hall dans lequel vous venez de pénétrer est gigantesque.
Une faible lumière donne au lieu une atmosphère intime des plus paradoxales.
En y regardant de plus près, cette lumière vient de hautes et étroites
fenêtres, perçant la douce et presque mystique obscurité, en de contrastés
faisceaux. De massives colonnes parcourent le pourtour de la pièce, derrière
elles se devinent de sombres drapés d'un rouge profond et solennel. Le
plafond est si haut qu'il se perd lui aussi dans la pénombre. On peut
toutefois entrevoir qu'il est travaillé de maintes sculptures, dorures
et peintures. Quant au sol qui lui répond, ses sombres pavés de marbre
gris et bleu sont décorés de motifs et de symboles géométriques, dont
certains en métal accrochent vivement la lumière.
Plus loin, toujours perdu au sein des ténèbres de la pièce, émergent du
sol les extrémités des tubes d'un colossal orgue. Quand le moment est
propice, on peut ainsi entendre une douce et paisible musique envahir
la salle. Un agréable sentiment de majesté, sûre et tranquille, empreint
alors l'endroit. Pas de doutes, vous êtes bien dans le lieu emblématique
des tous puissants princes d'Ambre.
Comme pour vous guider,
la lumière des fenêtres extérieures est conduite par un savant jeu de
miroirs vers les extrémités nord-est et nord-ouest de la salle, où se
dévoilent deux magnifiques escaliers, bijoux d'architecture, qui mènent
vers la loggia.
Là, vous pouvez emprunter l'un d'eux et gagner le premier étage, ou bien
vous diriger vers le fond du hall d'entrée, où deux grandes portes sous
les escaliers vous permettront de continuer la visite du rez-de-chaussée,
à travers les ailes du Château. Une troisième ouverture de grande taille
et délimitée par un porche, au centre, mène vers les jardins.
Pour le moment nous
avons de la chance, il n'y a personne, tous vaquent à leur occupation.
Mais ça ne va pas durer, je vous emmène tout de suite dans les endroits
beaucoup plus fréquentés ! Attention à ne pas gêner !
Vous voilà donc engagés vers l'aile qui mène aux cuisines
: vous passez devant quelques ingénieux mécanismes hydromécaniques utilisés
lors des grandes fêtes renommées ambriennes. Il s'agit de l'ensemble de
ce qui doit rester caché aux yeux précieux des nobles invités : de nombreuses
trappes, des monte-charges divers et la mécanique des tubes musicaux.
C'est ensuite la zone d'intendance proprement dite. Tout ce qui est fonctionnel
y est géré. On y aperçoit ainsi d'abondantes remises alimentaires avec
tout ce qui est bon (miel, pommes de terre, confiseries,…), des chambres
froides, des salles de stockage et autres commodités. Sous la direction
de Dame Potirionne, l'intendante principale (une grosse femme habillée
dans des habits noirs et blancs, qui crie plus fort que tout, et est très
sévère), les serviteurs se chargent de classer et de ranger les divers
ingrédients par type et selon leur provenance. Elle est apparemment très
efficace dans son travail mais évitez-la, elle n'aime pas que des visiteurs
traînent dans ses pattes. D'ailleurs, j'entends ses cris, dépêchons-nous
d'avancer, car elle ne m'aime pas beaucoup non plus je crois. Il faut
dire que je passais mon temps à déranger les cuisiniers quand j'étais
plus jeune !
Ah, enfin les cuisines proprement dites ! Elles sont un lieu très agréable
pour qui aime la nourriture et leur ambiance qui vous chauffe le cœur
quand vous en avez besoin : des vitraux de couleurs éclairent les établis
des cuisiniers, les fours rougeoient, les grandes poêles résonnent des
bruits de friture, l'eau bout dans de grands chaudrons de bronze, une
bonne odeur s'exhale du pain chaud qui cuit… promesses de succulents moments
à venir ! Ici encore, des monte-charges permettent d'acheminer la nourriture
vers les étages.
Demitri est le chef cuisinier du Château. C'est un bonhomme bien en chair,
avec une petite moustache, des cheveux bruns et un air fatigué qui en
dit long sur le cœur qu'il met à l'ouvrage. Si son exigence est grande,
il sait pourtant rester très agréable avec tous. Tout le contraire de
Dame Potirionne ! En parlant de celle-là, on dit d'ailleurs qu'elle serait
sa maîtresse…mais j'ai beaucoup de mal à croire qu'il puisse la supporter
! Bref, foin de ragots, continuons !
Il ne reste de toute façon plus grand chose à voir ici, juste de petits
appartements qui sont prévus pour les surplus de main d'œuvre, comme les
comédiens. C'est aussi ici que vous serez reçus par les médecins si vous
avez la malchance de ne pas être métamorphe (et vous êtes nombreux !).
Si vous prenez ensuite
le chemin de l'aile ouest, vous déboucherez à l'aéroport royal,
un gigantesque hall d'atterrissage pour les vaisseaux volants frappés
des armoiries royales. Une immense entrée permet à ces derniers de passer.
Elle est entourée par de grandes baies vitrées soutenues et décorées d'arabesques
de fer entrelacées, baignant l'endroit d'une lumière éclatante. Par jour
de mauvais temps ou simplement de nuit, des lanternes prennent le relais.
D'immenses mécanismes et engrenages gèrent un ensemble complexe de rails
et de passerelles, servant à déplacer et réparer les navires "à terre".
Dans ce même registre mécanique, le système de tube qui permet de communiquer
est toujours présent (en fait il parcourt une grande partie du Château).
Le royal s'exprime ici avec éloquence, que cela soit par les blasons géants
ou par les innombrables et majestueuses décorations comme les frises sculptées
et les compositions symboliques colorées qui ornent sols, murs, passages,
escaliers et rambardes élégantes de fer forgé ou de marbre.
Comme il se doit, ça charge et ça décharge, de grands entrepôts sont prévus
à cet effet. Quatre proches locaux réservés à l'administration jouent
le rôle de capitainerie : y sont enregistrés tous les détails d'entrée
et de sortie. Par commodité, c'est également là que siège la Garde
Royale et que se situent leurs locaux. Fort logiquement, vous y trouverez
en plus des très nombreuses salles de garde, la forge et l'armurerie.
Plus étonnamment, mais les gardes ne s'en plaindront pas je suppose, des
échoppes permettent de faire quelques menues emplettes, une herboristerie
notamment.
Yvantul Cramentoi est un des survivants de l'Ambre d'autrefois. Son expérience
lui a valu de devenir capitaine de la garde. C'est maintenant un homme
fort, au port imposant, engoncé dans une armure impressionnante et dans
la pleine force de l'âge. Il a connu Robin puisqu'il était chargé auparavant
de garder l'étage où il habitait. Il ne manque d'ailleurs pas d'anecdotes
sur cette époque croustillante où les jeunes princes commettaient mille
facéties ! Sous le verni carré de l'officier, Yvantul est en fait plein
d'humour.
Enfin, n'oublions pas le phare, haute tour de pierre ocre accrochée aux
murs du Château, dont l'escalier central mène à l'ingénieux système de
miroirs (comme pour le hall d'entrée !) qui concentre le brasier (magique
?) en un puissant rayon tournoyant. Le phare est sous responsabilité de
la Garde.
|
*
On me dit souvent que non car le ciel n'est soi-disant qu'un faux :
tout n'est qu'illusion, y compris le vent frais et l'air pur ; et selon
ces mêmes gens, nous serions toujours à l'intérieur …Il a pourtant tout
d'un vrai ce damné ciel ! Personnellement, j'aime à croire que c'est
le cas…les Ombres et Ambre elle-même, ne sont-elles pas également que
des images de la Marelle Primale ?…de simples illusions. Et puis chacun
croit à ce qu'il veut après tout, non mais !
|
Un dernier salut à
Yvantul et on termine de visiter le rez-de-chaussée. Cela va vous faire
plaisir, on va pouvoir prendre un peu l'air ! C'est donc parti pour les
parties extérieures du Château ( si j'ose dire *).
Elles sont accessibles depuis le porche central au fond du hall d'entrée.
Après un long couloir de pierres gris bleu, cerné des deux côtés par de
belles colonnes sculptées et agrémentées de torchères, l'air se fait bientôt
plus frais et vous débouchez à la lumière du jour (ou dans le sombre bleu
de la nuit).
Le Champ de Mars, une vaste aire de terre battue qui sert de terrain
d'entraînement militaire, se situe sur votre gauche. Impeccablement entretenu
comme le reste des extérieurs, il est entouré de nombreux râteliers d'armes
et de bancs pour assister aux joutes et les commenter, quand il y a quelqu'un,
bien entendu, car là ce n'est pas le cas !
Sur votre droite, un grand espace herbeux, le Pré aux statues,
offre un charme plus tranquille et romantique. Son nom vient évidemment
des multiples statues qui le parcourent, merveilles de finition ou simples
ébauches, blocs de pierres quasi bruts, œuvres en devenir…Achevées ou
non, on y voit ou on y devine les créatures les plus improbables, ou bien
encore de magnifiques nus ambriens. Se balader, se cacher, fureter, jouer
entre les statues est un plaisir. L'air frais fait bruisser légèrement
et tranquillement la végétation, de quoi vous plonger dans une agréable
sérénité. Et pour votre confort, de petits bancs de pierre sont répartis
ça et là. Ne dérangeons pas Selter, le vieux jardinier, et son assistant,
le très grand et costaud Rodrigue.
Selter est quelqu'un de très taciturne. Il est souvent seul à discuter
avec ses fleurs quand Rodrigue n'est pas là. Jamais je ne l'ai vu autre
part qu'ici : ses activités en dehors de son travail restent un total
mystère. Une seule fois j'ai eu un vrai contact avec lui : il ne m'a dit
aucun mot, juste tendu une fleur. Je lui ai fait un grand sourire touché.
Il en a esquissé un, puis il est retourné à ses fleurs…
Quant à Rodrigue, il l'aide pour les tâches difficiles comme nettoyer
le haut des statues, par exemple. Il en profite pour apprendre le métier
car il prendra un jour la relève. Rodrigue est, dit-on, un ami de Gérard
(le Prince aime beaucoup les fleurs), dont il tiendrait sa force. Serait-ce
son Influence ?
Finalement, si vous continuez à suivre l'allée centrale qui sépare le
Champs de Mars du Pré aux statues, vous passerez très bientôt sous le
porche qui ouvre les Jardins Repliés de Mandor. Attention à vous
car c'est un drôle de labyrinthe dans lequel il est facile de s'égarer
et dont la démesurée grandeur ne semble pas concorder avec la taille restreinte
du rocher sur lequel sont sis le Château et la cité d'Ambre…Ainsi, si
leur apparence vous semblera très ambrienne, leur spatialité risque-t-elle
de vous surprendre car trompeuse et plus…chaosienne. Les lois physiques
y sont parfois différentes d'Ambre, on ne les appelle pas Jardins Repliés
pour rien ! Il existe d'ailleurs sûrement une face cachée dont l'aspect
nous est totalement étranger.
Si malgré mes recommandations vous vous y engagez, vous y découvrirez
un lieu charmant et bucolique où alternent allées faites de hautes haies,
petits squares toujours différents, larges clairières, dont l'élément
commun reste le végétal : innombrables espèces de plantes, arbustes, buissons,
fleurs..., mille ambiances et mille saveurs, essences et parfums printaniers,
automnaux..., des treilles, des fruits, des petites fontaines ou des petits
bassins, des placettes proprettes ou des endroits plus denses et sauvages…C'est
un voyage des plus agréables, parfois aux frontières de l'improbable.
Comment ? Vous voulez y aller ?! Voyons ce n'est pas raisonnable ! Ne
connaissez-vous donc pas l'histoire du Serpent tentateur ?
1er
ÉTAGE
De retour au hall d'entrée, vous prenez un des deux escaliers qui mène
au premier étage. Une fois sur la grande loggia, vous avez une
vue magnifique dominant l'immense hall d'entrée. Plein de petits balcons
ornent ses pourtours extérieurs, tandis qu'au milieu se tient la grande
et fameuse Fontaine Saturnienne, reconnaissable par son anneau flottant
patiné de cuivre, gravé de runes dorées. Au-delà de la loggia, une grande
ouverture amène dans une salle d'importance : la salle de réception
familiale, où se tiennent repas et réunions. Majestueuse comme il
se doit, étalant aux yeux émerveillés ses marbrures sculptées, ses tapisseries
et tableaux, ses armures décoratives, ses chandeliers et lustres brillant
de mille feux, et au fond, derrière le souverain, les armoiries de la
famille d'Ambre. Egalement à quelques endroits discrets autour de la pièce,
de petites dépendances et des cuisines annexes fournissent ce qu'il faut
en commodités aux serviteurs.
Attenante à la salle principale, une multitude de salles de jeu luxueuses,
de repos ou de discussion vous permettront de goûter quelques bons alcools
tout en vous distrayant : billards, casinos, fumoirs, petites bibliothèques
et petits boudoirs. Lumières tamisées, bois vernis, velours et cuirs,
tout un programme.
L'autre salle d'importance du 1er étage est la vaste salle de bal.
Peu de fenêtres mais surtout une grande porte fenêtre pour venir prendre
un peu d'air frais sur le grand balcon et contempler la Caldeira
en contrebas, à l'époque où le Château la survolait bien sûr. Sinon, vous
vous contenterez de…pas grand-chose en fait ! Soupir…
La salle en elle-même est soutenue par huit piliers trop fins pour que
les amoureux puissent s'y cacher. Pour ces derniers, quelques petites
loges avec banquettes confortables seront idéales s'ils souhaitent pratiquer
toutes sortes de choses dont ils auraient envie. A cet effet, ils pourront
rabattre de fort jolies tentures.
Comme vous pouvez le constater, il n'y a pas grand monde à cet étage.
Il faut dire que la prochaine fête n'a lieu qu'à la prochaine lune. Plus
que quelques jours avant que courtisans et autres lèche-bottes ne viennent
occuper l'espace et faire leur cour…
2ème ÉTAGE
Lorsque vous arrivez à cet étage, l'ambiance change radicalement de ton.
En effet, de la lumière claire et colorée ondule sur les murs. En levant
la tête, vous constaterez que ce phénomène vient du plafond, en fait un
gigantesque vitrail qui n'est autre que le fond d'un immense bassin décoratif
situé à l'étage supérieur. Ce dernier occupe une grande partie de l'étage.
Il est coupé en deux par une grande travée centrale composée de colonnes
et de sculptures ouvragées. Le reste de l'étage se compose des nombreux
appartements des plus jeunes générations (j'en fais partie), reliés
par d'impeccables couloirs. Des tours mènent à de petits salons agréables
et intimes, comme ceux qu'affectionnait Mandor. Inutile de dire que tout
cela est très luxueux, avec dallages de marbres ou parquets lustrés, recouverts
d'opulents tapis aux reflets soyeux. Le bas des murs est de bois lambrissé
vernis, parfois sculpté et rehaussé de minces filets dorés. Le haut des
murs est tapissé élégamment, sans surcharge, agrémenté de lampes à huile
ou de chandeliers à intervalles réguliers, parfois de tableaux de grands
peintres. Les dominantes colorées sont profondes et chaudes, tantôt claires,
tantôt sombres, toujours fastueuses et intimes, sans ce sentiment oppressant
de froide grandeur.
Comme vous le constaterez rapidement, à moins que vous n'ayez la chance
de tomber sur un prince, le reste du Château vous semblera plutôt silencieux
: les gardes ne sont en effet pas très bruyants et les soubrettes travaillent
à pas de velours. L'habitude d'espionner pour le compte d'autres résidents
peut-être ? En général, quand vous habitez ici un certain temps, on vous
attribue certaines chambrières et certains domestiques, en fonction d'affinités
de caractères, j'imagine. Ainsi, la servante que je côtoyais le plus pendant
mes études s'appelait Clotilde. Elle était à peine plus âgée que moi et
était adorable. Malheureusement nous n'avons jamais vraiment pu discuter
elle et moi, en dehors des convenances. Et malgré mes invitations, elle
faisait toujours preuve de retenue. C'est dommage car je suis certain
qu'elle aurait fait une parfaite amie (les mauvaises langues aurait mis
"petite" avant "amie", ce en quoi ils n'auraient peut-être pas tout à
fait tort), mais je suppose que sa hiérarchie n'aurait pas apprécié et
que ça lui serait retombé dessus un jour ou l'autre. Pauvre Ambre, va
!
Pour les appartements, je ne vous les ferai pas visiter, il y en a bien
trop. Si vous êtes curieux, je veux bien que vous jetiez un œil sur les
miens, à l'époque où je n'étais encore qu'une gamine de 10 ans : allez-y,
je vous en prie, le plan et le dessin sont fournis avec. Evidemment,
tous les appartements ne sont pas faits sur le même modèle, chacun reflète
les goûts de son occupant. Vous trouverez donc le pire (Morrigan) et le
meilleur (à vous de vous y faire inviter) !
3ème
ÉTAGE
Nous voici arrivés à l'étage des nantis de ce Château, les Princes de
Sang, ceux de la première génération. Ils disposent des plus grandes
suites, avec d'immenses baies vitrées qui s'ouvrent sur le fameux
bassin.
Et comme à l'étage précédent, vous parcourrez de nouveaux couloirs, grimperez
les escaliers d'autres tours et pourquoi pas, ferez une pause en vous
asseyant sur un des fauteuils confortables des salons de l'étage. C'est
toutefois plus riche qu'en bas, plus chargé (décorations, meubles et chaises
dans les couloirs…), et plus grand. Plus royal. Un peu trop à mon goût…et
c'est pour le coup plus froid et bien moins intime…un reflet des habitants
du lieu peut-être ?
Si les serviteurs et les femmes de chambre savent se montrer aussi discrets
qu'à l'étage précédent, ils sont cependant beaucoup plus nombreux. Les
gardes aussi d'ailleurs. Il faut dire que le majordome de l'étage (oui,
ici il y a un majordome par palier !), un dénommé Edouard, est particulièrement
à cheval sur la discipline et ne choisit en conséquence que des gens de
grande expérience. Si vous le voyez, il viendra aussitôt vous demander
de son air guindé si tout va bien et si vous désirez quelque chose. Très
ennuyeux.
Le reste de l'étage est occupé par la bibliothèque et le Temple de la
Licorne, deux vastes et hautes pièces qui s'étendent sur cet étage et
le Quatrième.
La bibliothèque est une grande salle superbe et labyrinthique,
plongée dans une ambiance studieuse. La lumière tamisée des nombreuses
lampes vertes et orangées rehaussent de jolies couleurs les ocres et les
siennes naturelles du bois des bibliothèques ; des teintes qui s'accordent
bien avec les pages sépia ou jaunies des livres et leurs reliures de cuirs
bruns, verts, bordeaux…aux dorures souvent passées. Lorsque vous entrez,
vous arrivez devant le bureau du bibliothécaire, le vieux Barnabier, encombré
de divers registres, parchemins et autres encriers. Vous ne manquerez
pas de noter derrière lui, la carte mise à jour le plus régulièrement
possible de la Nouvelle Ambre.
Il ne vous restera alors plus qu'à vous perdre dans les allées illuminées
de livres jusqu'aux plus petites traverses plongées dans la pénombre.
Ou encore de monter les immenses échelles (plusieurs mètres !) qui grimpent
jusqu'aux plafonds du 4ème étage, là où s'arrêtent définitivement ces
hauts murs livresques. A intervalles réguliers, vous pourrez prendre pied
sur des corniches et vous arrêter pour y consulter tel ou tel ouvrage…
Au sol, vous verrez à beaucoup d'endroits des petites tables avec de quoi
écrire, ainsi que des chaises confortables aux dossiers et à l'assise
de cuir ou de tissu rembourrés.
Quant aux sujets traités, ils sont encore une fois innombrables, Ambre
et Ombres y sont racontés avec la rigueur la plus scientifique ou bien
les racontars les plus subjectifs : fins carnets de croquis ou récits,
rapports et comptes-rendus, traités scientifiques, historiques ou philosophiques
énormes, romans, recueils, pièces de théâtres…et ce pour tous les domaines.
Bonne visite et surtout bonne lecture !
Le Temple, en fait une petite chapelle circulaire, est des plus
classiques : il s'agit d'une pièce sobre et blanche, profondément religieuse,
avec colonnes de pierre et bancs qui se tournent vers l'autel, surmonté
d'une statue cabrée de la Licorne qui s'étend sur les deux étages. Au
dessus du temple, un petit promenoir accessible du 4ème étage fait le
tour de la pièce. Je préfère ne pas citer les prêtres qui y ont officié,
de toute façon, ils changeaient sans cesse…
4ème
ÉTAGE
Plus on avance, plus l'exubérance royale se manifeste. Les tours
salons de cet étage sont particulièrement gâtées par une vue des plus
imprenables sur les alentours : la cité d'Ambre minuscule en contrebas
ou la vertigineuse Caldeira recouverte de ses brumes, et au loin le miroitement
de l'océan qui perce au-dessus des pics montagneux.
D'autres appartements occupent l'étage (dont ceux étonnamment de mon père
Robin, peut-être parce qu'il était le prince héritier à l'époque de Random
?).
Mandor, le Maître du Château, vit ici, dans une tour qu'il s'est aménagée.
Les grands rideaux fermés, la pièce est sombre, presque mystique…Le centre
y est légèrement surélevé, les murs anguleux forment un octogone, et le
mobilier possède des formes torturées pour le moins démoniaques. Sur ces
meubles, d'étranges objets sont disposés, des fioles remplies de liquides
douteux, des os taillés… allez donc savoir ce que dissimulent les lourdes
tentures tendues ci et là. Une pièce à l'ambiance des plus sulfureuses
donc, qui pourtant prend un tout autre aspect une fois les rideaux tirés…les
illusions du Maître des lieux certainement.
On dit par ailleurs que ce dernier est amateur de musique. Peut-être est-ce
une des raisons pour qu'on y trouve non loin, la salle de musique, nichée
elle aussi dans une section de tour.
La salle de musique est donc circulaire et très haute. On peut
y jouer (sur des estrades de tailles diverses) et y écouter (sur de confortables
banquettes). Une foule d'instruments de tous types est disposée un peu
partout dans la salle, sans cohérence apparente, mais il s'agit là d'un
effet voulu, un chaos maîtrisé. L'ambiance y est assez intime, les fenêtres
à croisillons de fer ou des vitraux colorés sont assez hauts et n'éclairent
que faiblement la salle. L'acoustique y est évidemment exceptionnelle.
Enfin, vous pourrez visiter la célèbre Galerie des portraits et des
miroirs qui représentent dans l'ordre de naissance tous les princes
et princesses de la Famille d'Ambre, chaque portrait se reflétant dans
un miroir lui faisant face sur le mur opposé. Les
reflets sont en effet de plus en plus courants en Ambre…
La galerie ne faillit pas à sa réputation, de par sa grandeur et sa majesté
: dorures et marbres, mobiliers d'argent et de vermeil créés par les plus
grands orfèvres, voûte grandiose, grandes fenêtres dispensant une lumière
claire et blanche…
5ème
ETAGE
L'Etage Royal.
Tout d'abord, c'est là que se trouve l'ensemble de l'administration
du Château, dans une tour réservée. Cette proximité des appartements
royaux permettait à Lycia de travailler aux affaires du Royaume le plus
souvent possible. L'entrée de cette tour est une vaste salle circulaire
dont le sol de marbre représente une gigantesque rosace aux motifs qui
rappellent un peu ceux des Incas d'Ombre Terre. Des escaliers mènent vers
les innombrables bureaux où travaillent secrétaires et administrateurs.
Je ne connais personne, ici. Le genre fonctionnaire tatillon m'énerve
en effet au plus haut point et Maître Cliquentin, le responsable, un petit
homme chauve à l'œil inquisiteur et à la voix stridente, est le pire de
tous, paraît-il. Bon je vous l'accorde, rendre des comptes à Lycia ne
doit pas être une chose facile et pousse sûrement à certaines extrémités.
Pauvre de lui…
Dans la même aile de l'étage, la Reine a attribué de luxueux appartements
à sa garde personnelle, la Garde Régine. Le donjon d'observation, une
tour creuse, qui s'élève à une hauteur vertigineuse est sous la responsabilité
de la Garde.
Enfin l'autre partie de l'étage, la plus grande, est consacrée à la Reine
et à ses invités. Ainsi, si vous aviez ses faveurs, peut-être vous aurait-elle
accordé une de ses incroyables suites royales, le temps d'une nuit. Peut-être
vous concéderait-elle également de passer quelques instants dans son bassin
personnel, des thermes aux chaudes eaux d'où émergent des colonnes de
marbre vert rehaussées de cercles d'or, aux pieds et chapiteaux blancs.
Une partie est ouverte sur l'extérieur, protégée par une grande verrière.
Enfin, un luxueux escalier en colimaçon mène vers le nid d'amour de
la Reine, une tour composée de son cabinet et de sa chambre la plus
intime. Elle n'est pas là, aussi allez-vous pouvoir y jeter un œil…mais
dépêchez-vous, nous avons peu de temps.
Une grande baie vitrée aux sinueuses structures de bronze rouge donne
sur une vue vertigineuse de la cité d'Ambre. Etrangement l'ambiance des
appartements y reste tamisée et intime. Les dallages de marbre gris clair,
recouverts de multiples tapis chamarrés ornementés, contribuent peut-être
à créer cette atmosphère. Tout comme les tas de coussins, posés ici et
là, renforcent l'impression de confort, et le nombre impressionnant de
tentures et de rideaux rouges imprègnent la pièce de leur chaleur et de
leur majesté. A moins que ce ne soit la magie de l'endroit tout simplement…
Joyau de cette suite royale, le très grand lit à baldaquin se tient sur
un espace surélevé du sol. Ses tentures couleur crème cachent certainement
le soir venu de doux et secrets moments que les chandeliers posés à son
chevet éclairent de leur lumière discrète et caressante. Les nuits doivent
être merveilleuses ici…
En face du lit, une très grande coiffeuse dispose d'une multitude d'accessoires
de coiffure, très peu de maquillage. Pêle-mêle, on peut y voir épingles,
brosses à cheveux, bijoux…
Non loin, un beau paravent, et à ses côtés, un magnifique et très haut
miroir s'inclinent pourtant devant la beauté de la Reine. Autre part,
un gros fauteuil avec un petit tabouret de bois en guise de repose pied,
lui permet de décompresser après une journée difficile consacrée à la
bonne marche du Royaume. Quelques affaires typiquement féminines traînent
un peu partout, là une robe sur le lit, ici un deshabillé sur une
commode…
Un petit escalier monte vers la salle de bain et vers une grande pièce,
la penderie, où est entreposée son incroyable collection de robes. Si
vous continuez à gravir l'escalier, vous arriverez en haut de la tour,
à un petit balcon qui permet d'humer l'air pur des hauteurs.
On peut ne pas aimer Lycia, mais on ne peut critiquer l'âme qu'elle a
donnée à ses appartements : quand féminité et sensualité riment si bien,
on a envie de tomber à jamais dans ses filets…
AU
DELA ET EN DESSOUS
C'est terminé, nous n'irons pas plus loin. Les toits étaient en effet
très très peu fréquentés si ce n'était par les oiseaux de passage ou les
visages de quelques spectateurs à travers les lucarnes et les fenêtres
des tours…Jusqu'au jour où Morkanov arriva…mais ceci est une histoire
qui se déroule quelques temps plus tard.
Quant aux sous-sols
du Château, je ne vous y mènerai pas non plus : l'endroit n'est pas très
avenant. A moins que vous n'ayez envie de visiter les geôles ou bien de
parcourir une infinité de couloirs déserts. Qui sait ce qui se terre dans
les profondeurs de ces souterrains ?… De plus, cela vous évitera de croiser
l'horrible gardien, Brosniart, un rustre aux yeux de fouine, avec un air
sadique. Il m'effrayait quand j'étais encore une jeune fille. Croyez-moi,
si vous saviez ce que vous évitez, vous me remercieriez !
En dernier lieu,
et pour ne pas nous quitter sur une note si sombre, revenons à des choses
plus frivoles. Donc… sachez que les princes et princesses d'Ambre, ainsi
que leurs invités, bénéficient du meilleur confort qui soit : l'eau des
douches est toujours chaude et les commodités n'ont rien à envier aux
Ombres les plus modernes ! Vous n'auriez pas cru que la Réalité se gelait
les pieds en hiver, non !?
MYSTÈRES :
LE NOYAU
:
Le Noyau est vraisemblablement le cœur du Château…C'est un lieu étrange
et végétal situé sous terre, dans les Jardins Repliés de Mandor. De là
partent des racines qui s'ancrent encore plus profondément sous la terre.
Jusqu'à quelles profondeurs ? Je ne saurais vous le dire.
Il était gardé par des
humanoïdes composés d'une sorte de sang coagulé (les RougeSangs). Il est
d'ailleurs en quelque sorte la clé qui permet de le contrôler puisqu'en
scellant celui-ci on peut le confiner, l'empêcher de se développer, et
réduire ses pouvoirs considérablement.
Détails : Journal
de Kasumi
UNE ÉTRANGE
MATIÈRE :
Le Château est composé d'une curieuse matière d'origine organique, qui
réplique parfaitement tous les autres matériaux, comme la pierre, le bois,
etc., composant l'édifice. Je ne parle pas ici des objets personnels,
meubles et autres tissus dont la provenance est a priori plus classique.
Cependant il est tout à fait possible que certains d'entre-eux soient
faits de cette étrange matière.
A l'œil nu, il est difficile, voire impossible de déterminer, si oui ou
non l'objet a été établi à partir d'elle.
La matière est identifiable essentiellement par ses étranges propriétés
: elle coupe tout pouvoir, tout son, toute image… Elle est un rempart
à toute Marelle, Logrus, Sorcellerie… Une porte fermée, et vous voilà,
a priori, totalement isolé et protégé. Un effet que les habitants du Château
durent prendre en compte pour leurs nouvelles intrigues.
Il existe deux états connus de cette matière : morte et vivante. La plupart
du Château est de la matière morte, inaltérable pour quiconque. Le seul
endroit que je connais où trouver de la matière vivante est le Noyau.
Néanmoins, les boutures que je plaçais ici et là sur de la matière morte
à une époque se développaient très bien. Plus étonnamment, ces extensions
sensorielles du Château lui permettaient, de mieux percevoir les parties
"mortes" de son corps dans un certain rayon autour de la bouture. Autrement,
ses perceptions restaient très faibles, bien que possibles.
On peut agir par métamorphose sur la matière vivante, mais il faut un
certain niveau pour ce faire : pour ma part, mes compétences étaient alors
trop limitées. Par contre, ce n'était probablement pas le cas pour Mandor.
Utilisa-t-il sa métamorphose pour modeler et faire croître la matière
vivante, cas le plus probable, ou existait-il un autre moyen ? Je ne le
sais pas vraiment. Mais à partir des boutures du noyau, nombre de possibilités
sont envisageables !
Quant à l'origine de cette matière, et du Château qui va avec, il s'agit
en fait de Ygg, le mystérieux arbre placé à la frontière d'influence entre
les Cours et Ambre… En un sens, il est donc revenu sur ses pas ! Ce n'est
pourtant là qu'une première révélation et le Château garde encore nombre
de ses mystères : en effet, qui avait créé Ygg, et qui avait modelé sa
matière en Château ? Qui l'avait placé sur Ambre ? Et pourquoi ? Etait-ce
Brand ? Etait-ce Robin ? Ou quelqu'un d'autre ?
Des réponses que nous n'apprîmes que beaucoup plus tard…
AMBITIONS
ET RÔLE D'UN CHÂTEAU :
Drôle de Château que celui-ci. Il avait une envie constante de découvrir,
d'observer le monde, une forte conscience de son corps et de son identité.
Il avait également des pouvoirs surprenants (il pouvait bloquer le temps
quelques instants !), parfois difficiles à comprendre, ainsi qu'une Psyché
très puissante… Un cocktail des plus originaux pour un édifice architectural
!
Il voulait grandir, se développer et je le lui permettais par les petites
racines que je plaçais ci et là sur son "corps", créant donc des extensions
de sa Psyché et de nouvelles extrémités sensorielles.
Avide de nouvelles expériences, il voulut ensuite passer la Marelle. En
disposant des petits bourgeons sur mon balcon, il put observer le ciel…et
passer la
Marelle Céleste ! Ainsi un beau jour l'utilisa t-il pour voyager en
Ombre afin d'échapper à un (très bref) retour d'Oberon ! Il avait aussi
évoqué une fois qu'il souhaitait se cloner… Il n'y eut cependant à ma
connaissance qu'un seul et unique Château.
Réduit a priori à son propre Noyau, ou mort, j'ignore s'il avait encore
des ambitions, et si c'était le cas, lesquelles elles étaient.
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