Des limbes d’un royaume inconnu, s’élève un être depuis longtemps disparu. Il est nu, plutôt bien bâti mais il dégage une impression de fragilité troublante… Sa conscience passe d’un rêve vide à un doux éveil, les brumes de son esprit s’évanouissent et une pensée se forme.


Indécis pourquoi ? J’en vois certains au fond de la salle en train de déjà chercher une raison compliquée du genre " il avait un dilemne intérieur, un choix cruel qui mettait en jeu des peuples entiers et des forces mystiques incontrôlables " ou encore " il portait sur ses épaules de lourds fardeaux et malgré les tensions, les luttes secrètes, il décidait de maintenir un statu quo, animé d’une volonté de fer, âme déchirée, écorchée mais avec ce sentiment noble du chevalier qui au prix de lourds sacrifices, avait le sentiment d’avoir toujours pris la meilleure décision…".

Et bien les gars, vous êtes carrément à coté de la plaque. En fait, je n’y comprenais rien… Alors j’essayais, je faisais des conneries, je froissais des gens et en intéressais d’autres. Il faut dire que j’étais tout de même un fier guerrier, assez réputé, même si je n’atteignais pas le niveau des grands.
Brand le remarqua et m’intégra à son joli plan du " je serai le maître du monde". Cela m’arrangea d’ailleurs car il me fallait à cette époque, à tout prix un protecteur : en effet, Bénédict me poursuivait de sa vindicte (une vindicte très concrète et imagée, une belle épée rutilante et qui coupe …) ainsi que Caine (là c’est que j’avais un peu tué son fils…mais bon, c’est lui qui m’avait cherché : les vils, je les tranche à la pointe de mon épée).

Mais la plus forte des raisons qui me poussa à rejoindre Brand était celle que j’avais toujours aimée : Neige, la fille de Flora. Ah, que d’aventures vécues, de passions partagées ! Nous nous aimions comme une truite et un gardon. Pourtant, il faut bien dire qu’elle n’était pas facile à vivre. Logiquement, trop d’incompréhensions mutuelles, trop de divergences, trop d’orgueil respectif, avaient eu raison de nos liens maritaux et il en découla une rupture importante et longue (c’est peut-être durant cette période que j’eus à prendre le plus d’indécisions) . Mais je l’ai reconquise et notre amour atteignit son apogée, suite de jours inoubliables, où je connus ma fille pour la première fois. Ce fut le second amour de ma vie, tendre enfant au visage si adorable, petite chose fragile mais donneur de tant d’amour : Kasumi, ma douce chérie, déjà âgée de 7 ans. Ces deux femmes resteront à jamais dans mon cœur, où que je sois. Ce fut le dernier moment de joie de mon existence.

Mon esprit vagabonde encore sur ce que fut ma vie… Et de me souvenir de tous ces bons moments passés, de mes petites sorties exhibitionnistes dans les couloirs du château, de ces fabuleuses soirées de beuverie, de ces fameuses élections où je faillis être Roi, de mon armure cochon… En fait, c’était pour moi une époque bizarre, épique, où de fiers chevaliers allaient affronter les dragons pour les yeux de leur belle et où les…du moins c’est ce que je voulais percevoir... Les réalités du monde n’étaient malheureusement pas les même et ça je ne l’ai jamais accepté, préférant essayer de me créer ce monde virtuel. Je ne suis tout simplement pas né au bon endroit : Ombre m’aurait plus convenue..

Alors va ma fille, ne commets pas les même erreurs que moi, comprends le monde et maîtrise le, vis au présent et attaque la vie de front. Tu es Réalité au milieu de la Réalité. Tu es du sang d’Ambre, ne l’oublie pas. Délaisse le passé et ses ombres, tourne toi vers l’avenir. Il reste toute une destinée à écrire. Ceux qui n’existent pas ne survivent pas.

Tu es la Vie. Moi je suis mort.

 

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