- 2ème Campagne -
ILLUSIONS : L'Apocalypse

     Une nouvelle Marelle, une nouvelle Ambre…Dworkin et Oberon disparus avec l’ancien monde, à Random, encore une fois, incombait la tâche de diriger cette contrée qui sous nos yeux s’éveillait à la vie. Princes et princesses d’Ambre, réticents ou enthousiastes, tous durent se lancer à la conquête de ce nouvel univers.

     Presque tous. Fiona était restée dans les Cours, d’où elle s’employa, en vain, à alerter ses frères d’un danger qu’elle seule de la famille percevait alors. Car la recréation de la Marelle avait mis en péril l’équilibre entre Ordre et Chaos. Fiona préconisait la restitution du Joyau du Jugement à sa patrie d’origine, vœu pieu auquel Random ne pouvait décemment accéder. Les Chaosiens, bien que premiers concernés, n’entreprirent pourtant aucune action directe visant à s’emparer de la Pierre.
Seul l’un d’entre eux, Morkanov de la maison Nerft, s’invita un jour à un dîner familial, menaçant la vie de chacun d’entre nous si tous les Aiguillers en possession d’Ambre ne lui étaient pas remis. Encore une fois, Random ne pouvait obtempérer. Bleys mourut et les Aiguilliers disparurent avec lui.
Puis Yarick fut victime d’un curieux espionnage par l’une des maisons Chaosiennes. Car plus puissant de tous les Accordés, il était probablement devenu à leurs yeux l’élu, celui qui donnerait la vie au Serpent. Lorian, son fils, Hérault des Cours, proposa effectivement ses solutions pour restaurer l’Equilibre rompu. Des offres toutes inacceptables, d’autant plus qu’elles ne tombèrent pas dans des oreilles réceptives.

     Et Ambre grandissait, nombriliste et insensible à ces nuages qui troublaient notre horizon. Nous pleurions nos morts : Bleys, Eric, Neige, Random. Mais nous restions ébahis et méfiants devant les facéties d’un étrange château. Nous découvrions en Vialle, mourante elle aussi, une incarnation de la Licorne. Nous aidions la Marelle à s’incarner à son tour.

     Jusqu’à ce que les derniers survivants Chaosiens attaquent Ambre avec l’énergie que confère le désespoir…les Cours du Chaos s’étaient effondrées, les Ombres n’étaient plus… mais la Licorne apparut…

     Elle s’avança vers moi, près, très près, s’inclinant à l’étonnement général, jusqu’à ce que sa corne effleure mon sein gauche. Où elle s’enfonça. Je ne ressentais pas de douleur, mais de la surprise, et déjà elle se retirait, entraînant avec elle une pierre rougeoyante qu’elle abandonna dans ma main. Benedict à mes côtés mit un genou en terre, aussitôt imité de toute la salle.