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- Pensées
adolescentes -
Mon
douzième anniversaire arriva. Enfin je prenais mes premières formes !
Cela faisait un moment que je me posais des questions. Les choses ne semblaient
pas avancer. Une attente angoissante, une impatience non dissimulée et
beaucoup de questions sur mon physique me taraudaient l'esprit, car je
voulais que l'on me considère comme une femme. Alors quand ces pensées
m'accaparaient, je me regardais dans le miroir afin de détecter le moindre
petit signe d'une avancée quelconque. J'étais encore bien filiforme…
Les mentalités aussi changeaient : Gwyneth s'était éprise de Mordred qui
la repoussait sans cesse. Galaak semblait étrangement vieillir et apprendre
plus vite que les autres.
Et la deuxième année se termina par mon succès face à Galaak, à un point
près ! Cette victoire à l'arrachée, bien que plus méritante, ne devait
pas m'en faire oublier la finalité, le premier prix, le fameux voyage
en mer…Car Galaak avait dans la tête ce même prix et il n'y aurait pas
deux places disponibles : seul le meilleur de nous deux l'obtiendrait.
Il allait falloir tout donner et se surpasser ma petite Kasumi !
Quant
à mes relations avec Neige, celles-ci se dégradaient toujours plus.
Les débuts de l'adolescence ne sont jamais faciles et je pris encore plus
mal cet éloignement. Cette femme ne pensait vraiment pas assez à ce qui
lui restait de vivant. C'était bien triste.
Yarick, lui, s'était installé sur le continent et avait fondé une ville.
Je n'avais par contre toujours aucune nouvelle de Lycia et d'Elna (ce
qui me décevait de sa part).
Le
temps passait. Des changements physiques, mentaux et relationnels se produisirent
: Glinain me pressa de son amour naissant. Quant à Galaak, il devenait
de plus en plus fort, intensifiant notre duel en une lutte acharnée tout
en développant une amitié certaine.
Vialle en profita alors pour m'encourager à finir première. Elle me demanda
aussi de choisir une voie magique à développer dans le cadre des études
: par prédisposition naturelle, ce fut la métamorphose qui fut choisie
(notons qu'une bonne partie des Ambriens influents étaient au courant
de mon pouvoir, comme j'avais déjà pu le remarquer avec Mandor lors de
la partie de cache-cache). Puis elle en arriva à parler doucement de la
contraception par métamorphose : il serait en effet mal venu d'avoir un
enfant si jeune. Mais bon, pour l'instant je ne me sentais pas du tout
prête pour ce genre de choses… Alors on verrait bien plus tard !
Random
prit en charge mon éducation de métamorphe et l'année passa. Morrigan
changea beaucoup et Zeo Leo rejoignit Glinain en tombant amoureux de moi
(quel succès !).
Cependant l'événement le plus important de l'année fut incontestablement
l'arrivée triomphante de mes premières règles ! Ce fut vraiment un jour
pas comme les autres, avec cette maudite douleur qui m'étreignait le ventre
depuis un moment déjà et cette migraine si soudaine. Lorsque je réalisai
ce qu'il m'arrivait, ma tête en tourna presque… Ces petites pertes de
sang me dégouttaient un peu mais en même temps je me sentais plus femme
que jamais. Bien vite j'appris à les assumer et à les accepter comme quelque
chose de naturel. La petite Kasumi devenait grande. Bientôt je serai libre
et je me voyais déjà voyager dans les endroits qui me faisaient rêver
depuis toujours.
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Peu
de temps après, je reçus une lettre de mamie Flora qui m'invitait à lui
rendre visite en sa belle cité du Continent Serpent. Ravie par ce voyage
tombé du ciel, je fus toute excitée jusqu'au départ, rendant d'ailleurs
verte de jalousie la pauvre Morrigan !
Lors du voyage en ballon, je découvris émerveillée des paysages
grandioses, leur variété et surtout l'immensité déroutante
de ce ciel immense. Je me laissai ainsi envahir par cet excès de sensations
nouvelles, malheureusement beaucoup trop courtes. Il me tardait vraiment
de grandir pour pouvoir prendre enfin mon propre envol…
La cité de Flora était assez petite mais de toute beauté, dans le plus
pur style Florimel. Les structures légères et fines de verres côtoyaient
élégamment les constructions faites d'arabesques de métal peint. Les motifs
et symboliques floraux abondaient. Au final, le tout faisait penser à
une petite ville intime, parcourue de nombreux jardins et fontaines et
de petites placettes joliment pavées et fleuries. Les rues étaient peuplées
d'une foule de petits magasins tous plus coquets les uns que les autres,
tous dédiés aux plaisirs de la femme et au bon goût !
Flora
m'avait invitée ici pour me parler de choses sérieuses me concernant personnellement.
A ses yeux, je devenais une femme et il était donc très important d'en
discuter. Il fallait aussi me créer une garde robe. Nous sortîmes donc
gambader dans les rues très glamour de la cité, à faire les magasins où
une foule de robes toutes plus magnifiques les unes que les autres se
côtoyaient en un chatoiement d'étoffes et de couleurs, mais aussi de vraies
merveilles de lingerie fine.
J'étais ravie de tant de considération : ma féminité était enfin reconnue…
Elle me donna des conseils pour séduire et me mettre en valeur, toujours
être à mon avantage et tirer partie des effets que je pouvais produire.
Parler des femmes était une grande passion pour mamie et je m'abreuvais
de ses paroles.
La femme était belle, magnifique même : ses formes voluptueuses, les courbes
sensuelles de ses seins, la cambrure de ses reins, ses fesses rondes et
pleines, et son ventre rebondi, tout exprimait délicatesse, vie et beauté,
un symbole de féminité et de maternité.
Ainsi parlait Flora alors que nous achetions robes et lingerie coquine.
Elle n'omit pas la sexualité, le sujet étant trop important pour être
passé sous silence : les règles bien sûr mais aussi les soins, les précautions,
la psychologie ou encore la première fois…Naturellement, je lui fis part
de mon inquiétude quant à mon corps qui restait désespérément peu bombé,
trop plat. Rassurante, elle me dit de ne pas être impatiente : cela viendrait,
c'est sûr. "Regarde ta mère ou moi-même, on est plutôt gâtée non ? Fais-moi
confiance, tu auras de qui tenir.", conclut-elle avec un sourire affectueux
et complice.
Pour en finir, j'abordais le thème délicat de la bisexualité et des doutes,
des angoisses qui me taraudaient souvent à ce propos. Hommes et femmes,
les deux sexes ne me laissaient pas indifférente, autant attirée par le
charme et le mystère de l'un que de l'autre. A cela elle répondit avec
affection et expérience : c'était une belle voie, et tout dépendrait de
mon humeur. Les deux apportaient chacun des choses différentes mais toujours
sublimes.
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