- Prime enfance -

     Lycia trouva l'Ombre appropriée à la vie dont elle rêvait tant, pour elle et sa future famille. Quand à Ambre il s'écoulerait une heure, là il s'écoulerait quinze ans. L'enfance de Tristan et Levon se passa au milieu de collines entrecoupées de plaines verdoyantes, près d'un vaste lac et d'une forêt touffue, sans âme qui vive aux alentours.
Ixaani construisit lui-même pierre par pierre la bâtisse qui leur servirait de demeure jusqu'à ce que leurs enfants soient suffisamment grands. Dix années entières s'écouleraient pour leur prodiguer une éducation essentielle à leur future position à la cour d'Ambre.

     Lorsque je repense à ma prime enfance, je me revois encore dans les bras de maman qui me consolait ou bien dans ceux de mon chahuteur de frère, lorsque l'on se cherchait querelle. Entre mon frère et moi, c'est une longue histoire...
Papa était toujours très attentif envers nous, il n'avait cesse de nous inculquer l'importance et la responsabilité de nos actes. Il était grand et noble à nos yeux d'enfants. C'est lui qui nous fit découvrir l'art de manier l'épée ainsi que les premières règles à respecter.
Je partageais ma chambre avec mon frère Levon. Très jeune, il me laissait toujours prendre l'initiative, surtout lorsqu'il s'agissait d'aller explorer les alentours. Mais toujours il me suivait, où que je décide d'aller. Dans nos bagarres, à l'inverse, il avait fréquemment le dessus. Rares étaient les fois où il me faisait vraiment mal. Combien de fois avions nous agressé de pauvres animaux sans défense ou combien de fois avions nous fui les plus dangereux de la forêt ? Je ne saurais pas le dire…
Maman veillait toujours sur nous avec une tendre vigilance. C'est elle qui nous lisait les histoires que recelaient les livres à la maison, sa douce voix nous accompagnant aux portes du sommeil. C'est elle aussi qui nous apprit à lire comme nous avions à peine cinq ans, un soir que j'avais absolument voulu comprendre et lire les lettres calligraphiées sur le papier. Mon frère n'avait pas tardé à m'emboîter le pas.

     Les livres, qu'avaient commencés et continueraient à lire Tristan et Levon, renfermaient des paraboles de l'histoire d'Ambre, de celle des Ombres et des êtres mythiques, réels ou ombriens qui peuplent l'univers dans lequel ils évoluaient sans le savoir.
Lorsque Tristan et Levon eurent atteint sixième année, des gens arrivèrent pour bâtir un village non loin de leur demeure. Lycia et Ixaani s'avérèrent être connus de ces gens et intégrèrent naturellement la nouvelle communauté. La Marelle leur avait en effet donné en ce lieu tout pouvoir pour faire selon leur bon vouloir.

     Mon ego fut pour la première fois malmené lors de mon premier contact avec des étrangers. Mon frère et moi avions tenté de jouer avec les autres enfants mais nous fûmes rapidement maltraités et insultés. Impressionné par leur nombre, j'avais renoncé à les provoquer plus. Pourtant, à nous deux, avec Levon, nous aurions peut-être eu une chance mais il valait mieux revenir chez nous. Papa nous expliqua alors qu'ils réagissaient ainsi parce qu'ils avaient peur de nous, parce qu'ils ne nous connaissaient pas. Il nous promit qu'un jour l'on comprendrait pourquoi ils avaient peur de nous... Mais en attendant, il nous fit comprendre que la moquerie et la diffamation ne menaient nulle part.
Par la suite, nous parvînmes à nous intégrer. J'aimais bien être entouré par les autres enfants et être reconnu par ces derniers. Naturellement, je devins un peu le chef de certains d'entre eux. Levon, lui, resta plus discret. Il avait un caractère plus protecteur et replié sur lui-même et il se fit peu d'amis. En classe, nous étions tous les deux de brillants élèves bien que nos méthodes différaient du tout au tout. Lui était un peu brouillon et bougon. Moi, j'étais plus soigneux et attentif, ce qui fit de moi le meilleur de nous deux.

     A sept ans, ils trouvèrent dans les récits de leurs livres une cohérence cachée et ils découvrirent pour la première fois dans un roman l'existence d'Ambre et l'origine des Ombres.
C'est aussi à ce moment là qu'ils entendirent parler de dirigeants, de rois et de reines et surtout des principes qui équilibrent les univers. Leur père Ixaani insista particulièrement sur la notion d'équilibre, à laquelle il était très attaché et que Tristan et Levon devraient toujours garder présente au fond de leur esprit. C'est aussi à cette période de leur enfance qu'ils furent confrontés à la mort du père de l'un de leur camarade. Levon eut beaucoup de mal à s'en remettre et Tristan fut jaloux pour la première fois de l'affection que reçut son frère à cette occasion. La seule fois aussi car Lycia et Ixaani saisirent ce moment pour leur inculquer la notion de ce qui est nécessaire, de ce qui ne l'est pas, ce qui est juste et de ce qui ne l'est pas.
Ce fut aussi le début d'une saine rivalité entre les deux enfants dans l'affirmation de leur personnalité. Tristan fréquenta quelques filles alors que Levon ne fréquenta qu'une seule d'entre elles, Maty.

     Dans les romans que nous lisions les héros ne faisaient pas toujours le bien et le jugement de chacun affectait la valeur de ses actes. C'est une de mes lectures qui fut à l'origine de mon premier cauchemar dont je me souviens parfaitement : j'étais prisonnier dans un endroit sombre au milieu d'une forêt oppressante. Bien que je ne le voulais pas et que je détestais cette situation, je criai d'une voix absurde que je voulais rester prisonnier ici. L'angoisse, que me procura ce paradoxe dont j'étais prisonnier, mit beaucoup de temps à disparaître.

     Leur premier voyage en Ombre, Tristan et Levon le firent à l'âge de neuf ans. A l'occasion d'une promenade en famille en forêt, leur mère, Lycia, manipula les Ombres par la Marelle. Ici débuta leur initiation aux grands secrets des univers. La Marelle et les Atouts constitueraient leurs premiers pas. Ainsi tout ce qu'ils avaient lu prit réalité, ainsi entrèrent-ils dans l'histoire d'Ambre.

     Nous étions allés nous promener dans la forêt près de la maison. Levon et moi étions devant et nous remarquâmes tout d'abord des arbres inattendus puis des détails inconnus. Levon inquiet retourna vers papa et maman, mais moi, curieux, je restai devant aux aguets. Je ne pus m'empêcher de jeter quelques regards en arrière. Je fus bientôt rejoint par maman. Levon chevauchait près de papa. Papa et maman nous laissèrent découvrir que ce qui se passait était identique à ce qui était raconté dans les livres lorsque l'héroïne avait utilisé le pouvoir de la Marelle. Levon, incrédule, eut sa curiosité satisfaite en voyant une créature qu'il n'avait jamais vue s'approcher de nous, comme l'avait annoncé maman. Même moi j'avais eu du mal à y croire. Ils nous donnèrent ensuite des Atouts que nous pûmes essayer à loisir : Levon l'essaya d'abord sur moi puis moi sur lui. C'était maman qui les avait dessinés. Nous avions eu en cadeau tous les deux un Atout de chacun d'entre nous. Tout était donc vrai, la Marelle était réelle et je pourrai moi aussi un jour être digne de la connaître comme maman et papa !
Le plus beau moment de ces temps de mon enfance fut lorsqu'elle nous dit que nous pouvions découvrir le tracé de la Marelle. Elle s'était mise à genoux dans la cuisine devant nous et il nous avait fallu d'abord mettre notre main dans la sienne. Elle nous avait ensuite appris à la contacter, nos mains dans les siennes, un peu comme avec les Atouts. J'avais senti qu'elle voulait que Levon ait confiance et accepte le contact. Mais, Levon renonça. Il avait eu sans doute trop peur de découvrir la Marelle et il avait quitté la pièce, papa allant à sa suite. Maman était restée avec moi et avait posé ses deux mains sur la mienne. Elle avait ensuite évoqué dans son esprit l'image de la Marelle, ce dessin qu'elle connaissait du plus profond d'elle-même, ce symbole qui donnerait, je ne le compris que plus tard, tout son sens à ma vie. Le moment avait été magique. Maman l'avait comparé à un sens supplémentaire que j'acquerrai un jour. Levon, lui, avait paru plus intéressé par les cartes, les Atouts qu'avait dessinés maman.

     Après le dixième anniversaire de leurs enfants, Lycia et Ixaani décidèrent de revenir à Ambre avec eux. Ils leur annoncèrent la nouvelle précautionneusement. Ils semblaient en effet redouter leur réaction, d'autant qu'il leur fallait revenir afin de célébrer officiellement leur mariage royal. Tristan et Levon furent parés des plus beaux habits qu'il leur ait été donné de porter jusqu'à ce jour. Ixaani portait pour la première fois devant eux une épée accrochée à sa ceinture et Lycia leur montra la couronne royale d'Ambre.

     Mon premier contact avec la couronne royale restera à jamais gravé dans ma mémoire. C'était le jour où papa et maman avaient décidé de nous amener à Ambre pour la première fois afin d'organiser la cérémonie de leur mariage officiel. Mon frère et moi étions parés de superbes atours et émerveillés par les habits prestigieux de maman et papa. Papa avait une épée ceinte à son côté "pour rendre la justice" selon son expression ainsi qu'une chaîne dorée dont l'extrémité représentait une Licorne sur la dextre, le symbole de la royauté d'Ambre.
Maman nous montra la couronne qu'elle portait à Ambre. C'est lorsque nous touchâmes la couronne que je ressentis comme un contact d'Atout. Curieux de connaître l'origine de ce contact, j'avais accepté. Une voix caverneuse me murmura alors ces mots inquiétant : " Fils d'Ambre, si tu veux survivre, tu devras te débarrasser de ton ombre."
Choqué, je sommai la personne de s'identifier et c'est alors que la voix me rétorqua : " Je suis devant toi et nous serons peut-être un jour amenés à être réunis. Mais ton ombre sera ton obstacle. Elle n'aurait jamais dû être là, souviens-t-en !". Le contact se rompit brutalement et Levon s'enfuit précipitamment. Papa courut le rejoindre pendant que je restai seul, hébété avec maman. Je lui révélai qu'une voix m'avait parlé et m'avait fait peur. Elle me confia que c'était la couronne qui m'avait parlé et que peu de personnes étaient au courant de ce pouvoir. C'était un secret !
Les paroles de maman m'apaisèrent et j'oubliai pour le reste de la journée cet événement. Levon, quant à lui, était parti car il voulait dire au revoir une dernière fois à Maty, sa petite amie qu'il était contraint d'abandonner sur cette Ombre.

     Lycia téléporta grâce à la Marelle tout le monde à Ambre, dans la pièce qu'elle avait quittée une heure plus tôt. Derek, le capitaine de la garde -qui s'était assoupi pendant son absence- ne tarda pas à les accueillir chaleureusement. Il fut surpris lorsqu'il aperçut les deux jeunes princes et ne manqua pas de s'étonner de leur similarité. Ils quittèrent ensuite les lieux pour se rendre à travers la ville d'Ambre jusqu'à la limite avec Arden. La cité flottait autrefois au-dessus d'Arden et elle s'était effondrée en partie ces derniers jours en partie sur la forêt peuplée de créatures dangereuses. L'ancien château royal avait quant à lui définitivement disparu. Le père adoptif d'Ixaani, le prince Benedict, surveillait les troupes chargées de protéger la cité de toute intrusion malfaisante. Lycia et Ixaani annoncèrent à Benedict la naissance de leurs enfants ainsi que leur mariage pour les jours à venir.
Tristan et Levon visitèrent la cité d'Ambre aux bras de leur père pendant que leur mère expédiait les affaires courantes du royaume. Ils croisèrent ainsi la princesse Flora, très affectueuse, ainsi que le prince Rinaldo, qui leur fit plutôt bonne impression. Pour finir, Jirza, le médecin royal les vit lorsque Ixaani les ramena à la demeure royale. Leur première journée se termina par une soirée et une nuit en famille…

     Le premier Ambrien que nous vîmes fut Derek, le capitaine de la garde. Du haut de ses deux mètres quarante, avec sa grande barbe noire et son œil gauche blanc barré d'une cicatrice, il m'impressionna. Il avait une large épée ceinte dans son dos, des cheveux en bataille et une manière de parler pleine de sincérité. Je me surpris à penser que cela pourrait être Levon quand il serait adulte.
Le second Ambrien, prince d'Ambre, que nous rencontrâmes fut notre grand-père, Benedict. Il était encore plus impressionnant que Derek de par le charisme qu'il dégageait. Son regard était sombre et me donna l'impression d'être celui d'un enfant triste. Il nous parla un petit peu et nous confia que ce n'était pas le meilleur moment pour voir Ambre sous son meilleur jour mais que c'était à nous de faire en sorte qu'elle soit encore plus belle dans les années à venir. Sa dernière phrase me toucha. Tant de nouveauté était difficile à assimiler et je ne me souviens plus que vaguement des rencontres que nous fîmes par la suite. Des noms se bousculent dans ma mémoire : Rinaldo, Mordred, Flora, Jirza... Le soir, j'appris que maman avait plus de 300 ans, qu'elle était très forte en magie et que papa était un militaire très doué. Malgré toutes ses nouveautés qui auraient dû divertir mes pensées, je ne parvenais pas à oublier la plus sombre d'entre elles. J'avais été tellement perturbé par les paroles de la couronne que je profitai d'un moment d'isolement avec maman pour lui révéler ce qu'elle m'avait dit à propos de Levon : il n'aurait jamais dû être là avec nous. Cette angoisse avait enfin réussi à sortir de mon esprit et à s'exprimer. Je me sentais déjà soulagé et je fus totalement rassuré quand maman me révéla que cet artefact lui avait souvent dit des invraisemblances et qu'il ne fallait surtout pas que je me fie à ses propos. C'est ainsi que je réussis à écarter les tracas qu'avaient commencés à me causer les paroles de la couronne royale...

     Tristan et Levon débutèrent leur deuxième journée à Ambre en compagnie de leur mère. Ambre était en proie à des créatures de pierre, les "Mangeurs de Pierres" qui s'attaquaient aux constructions de la ville. Lycia, sur une idée de Tristan, usa de magie pour provoquer leur implosion par réchauffement et refroidissement successifs. Ils explorèrent ensuite, grâce à leur mère et à la Marelle, d'autres lieux du continent réel. Ils s'arrêtèrent dans Florimel City, pour aller voir Flora, toujours aussi maternelle avec les deux jumeaux héritiers. La cité tout entière était bien plus richement et mieux décorée qu'Ambre. Ensuite, ils allèrent dans la forêt d'Arden. Là-bas, Levon fut agressé par un phacochère doué de parole. Ce dernier les somma de quitter ce lieu sacré et de n'y revenir qu'avec l'autorisation des seigneurs de la forêt.

     Alors que Levon était en train de se baigner dans la rivière de la forêt d'Arden et que j'étais en train d'y tremper mes pieds, des buissons tremblèrent et un phacochère comme enragé surgit de ceux-ci. Il se dirigea droit vers Levon qui réussit à se réfugier in extremis derrière un tronc d'arbre. Le phacochère se cogna à celui-ci, se blessant au front, puis s'immobilisa. Levon et moi, nous ne tardâmes point à nous réfugier derrière maman. Le phacochère bien qu'immobilisé nous parla. C'était la première fois qu'un animal nous parlait. Il y avait beaucoup de force et d'autorité dans sa voix. Il nous reprocha de nous être baigné alors que nous n'avions pas l'autorisation de tous les habitants de ce lieu. Toute Reine qu'était maman, elle semblait respecter ses paroles. Il nous avertit de demander au Seigneur Sanglier, Brat, la prochaine fois que nous voudrions aller en Arden.
Levon avait été beaucoup impressionné par cet animal et maman nous ramena dans l'Ombre d'où nous venions pour que nous puissions nous remettre de nos vives émotions. J'avais trouvé qu'il y avait beaucoup de sagesse dans les paroles du phacochère. Pendant la discussion, Levon se rendit compte qu'il voyait les choses transparentes. En fait, ayant ingurgité de l'eau de la rivière du continent réel, il voyait clairement la substance d'Ombre. L'émotion et la nouveauté passée, il sortit de sa poche un cadeau de Rinaldo à notre attention : un sac de billes. Il lui avait dit que c'était des billes magiques. Maman nous révéla alors qu'une pierre magique de Rinaldo, dont les couleurs étaient proches de certaines de ces billes, avait permis à ce dernier de la retrouver et de la sauver. Magiques ou non, nous partageâmes nos billes.

     Le soir, après un passage par leur Ombre d'enfance afin que Levon se remette de ces derniers événements, ils rencontrèrent la fille de Lycia, la princesse Tess. Cette dernière se montra heureuse de rencontrer ses demi-frères et partagea son émotion avec eux.

     Tess, notre demi-sœur, est une jeune fille qui a l'air d'avoir une vingtaine d'années à peine. Nous l'avons vue pour la première fois lors de notre deuxième nuit à Ambre. Elle était passée voir maman et par conséquent nous aussi. Elle avait impressionné Levon et m'avait paru très gentille. Elle avait eu une manière vigoureuse de nous embrasser sur la joue. En fait, elle semblait émerveillée de nous voir, nous, les premiers jumeaux de la famille. Et elle ne manqua pas de nous le dire. Elle nous conseilla de grandir prudemment, c'est à dire pas trop vite et surtout de se contenter de ce que l'on avait… Le sens de ces paroles nous avait échappé, le temps de grandir seulement.

     Dans les quelques jours qui suivirent, les deux jeunes enfants vécurent à Ambre, pendant que leurs parents préparaient leur mariage. La cérémonie fut fastueuse et tout Ambre célébra l'union de Lycia et d'Ixaani ainsi que le couronnement de ce dernier en tant que Roi d'Ambre. Dworkin lui-même apporta les couronnes royales. Après avoir couronné Ixaani, que l'apparition du nain au sourire noueux avait crispé, Dworkin mit la couronne sur la tête de Lycia. Lors de ce geste, il fit en sorte que tous les princes d'Ambre au premier rang entendent ses dernières paroles à la Reine. Il proféra à son encontre une sourde menace par le biais de ces quelques mots : "… il n'y a pas que la couronne qui pourrait choir."

     Un frisson me parcourut l'échine la première fois que je l'aperçus en train d'arpenter le couloir central menant à la nef où trônaient papa et maman. Un sourire noueux figeait son visage dans une expression menaçante à mes yeux. Ce n'est que plus tard que j'appris son nom, Dworkin, un des ancêtres de la famille. D'une seule phrase prononcée volontairement à haute voix, il avait fait peser une atmosphère d'inquiétude sur toute la famille royale d'Ambre. J'avais moi aussi et plus particulièrement de par mon sang été imprégné par sa sourde menace.
C'était leur moment, celui où ils révélaient leur union à Ambre, celui où ils nous désignaient comme leurs enfants légitimes. Il l'avait terni de sa menace. Cette phrase, je l'ai gardé au fond de moi comme une mise en garde. Une mise en garde qu'en moi je porte désormais contre ce personnage…